«Le monument n’a qu’une condition d’existence :
Sa pratique par l’humain.»
Le patrimoine bâti s’inscrit particulièrement dans cette idée;
tant qu’un monument conserve un intérêt pour l’humain, il vit.
C’est l’intensité de cet intérêt qui conditionne son existence.
Quelle que soit son histoire ou sa fonction, un édifice provoque et canalise un flux; par analogie avec un courant électrique cette «tension» est générée par une différence de potentiel, ici, l’attrait suscité par un lieu.
Comme les électrons sont attirés par une charge positive, la qualité intrinsèque d’un bâtiment attire l’Homme.
Le franchissement est un vecteur de ce déplacement et c’est ici l’intérêt porté par l’homme aux deux extrémités d’un pont qui le rend nécessaire.
S’il est vrai qu’on se déplace pour admirer son architecture, dès lors que franchir n’à plus d’intérêt, la réalisation perd de son sens.
L’enjeu est donc de donner à la passerelle les arguments nécessaires à sa pérennité en lui donnant un rôle principal dans le développement de la cité.
L’ouvrage crée cette différence de potentiel, il gère et rythme les déplacements entre les deux rives par un jeu d’interrupteurs et d’inverseurs.
Lien fort entre la ville contemporaine, ancrée dans le futur, et la ville encore en friche,
témoin d’une vision de la ville, la passerelle symbolise une volonté historique de développement.
Grâce à un parcours dynamique et réactif, le visiteur est parti prenant de l’évolution de la construction et franchir n‘est plus simple problématique du déplacement mais un but en soi.
À l’occasion, franchir un fleuve, traverser le temps et ses rouages.